Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/226

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Ah ! Le hurlement sourd des vagues sur la grève,
Le cri des dogues de Fingal,
Le sifflement des pins que l’ouragan soulève
Et bat de son souffle infernal,
La plainte des soldats déchirés par le glaive,
La balle et le boulet fatal,
Tous les bruits effrayants que l’homme entend ou rêve
À ce concert n’ont rien d’égal ;
Car cette noire symphonie
Aux instruments d’airain, à l’archet destructeur,
Ce sombre oratorio qui fait saigner le cœur,
Sont chantés souvent en partie
Par l’avarice et la douleur.

Et vous, heureux enfants d’une douce contrée
Où la musique voit sa belle fleur pourprée,
Sa fraîche rose au calice vermeil,
Croître et briller sans peine aux rayons du soleil,
Vous qu’on traite souvent dans cette courte vie
De gens mous et perdus aux bras de la folie,