Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/244

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Aux douceurs du logis, à l’œil bleu de sa femme,
Trouve au ventre du gouffre un éternel tombeau.

Et cependant c’est nous, pauvres ombres muettes,
Qui faisons circuler au-dessus de nos têtes
Le mouvement humain avec tant de fracas ;
C’est avec le trésor qu’au risque de la vie
Nous tirons de la terre, ô puissante industrie !
Que nous mettons en jeu tes gigantesques bras.

C’est la houille qui fait bouillonner les chaudières,
Rugir les hauts fourneaux tout chargés de matières,
Et rouler sur le fer l’impétueux wagon ;
C’est la houille qui fait par tous les coins du monde,
Sur le sein écumant de la vague profonde,
Bondir en souverains les vaisseaux d’Albion.

C’est l’œuvre de nos bras qui donne au diadème
Cet éclat merveilleux, cette beauté suprême
Qu’on ne voit nulle part ; enfin c’est notre main