Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/249

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Et le flot écumeux que la vieille nature
Autour de l’Angleterre a roulé pour ceinture.

« Westminster ! Westminster ! Oh ! N’est-ce point assez
De mon enfer terrestre et de mes maux passés ?
Par-delà le tombeau faut-il souffrir encore ?
Faut-il être toujours le satan qu’on abhorre ?
Et mes remords cachés, et leur venin subtil,
Et le flot de mes pleurs dans les champs de l’exil,
Et l’angoisse sans fin de ma longue agonie !
N’ai-je pas expié les fautes de ma vie ?
Westminster ! Westminster ! Dans ton temple de paix
Mes pâles ossements descendront-ils jamais ? »

Ô grande ombre ! Ta plainte est lugubre et profonde.
Ah ! Je sens que durant ton passage en ce monde
Tu fus comme un lion traqué dans les forêts ;
Que, fatiguant en vain de vigoureux jarrets,
Partout où tu passas dans ta fuite divine
Ta noble peau s’ouvrit au tranchant de l’épine,