Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/35

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Sur les larges pavés fait bondir les couronnes
        Comme le cerceau d’un enfant.
Mais c’est pitié de voir, avec sa tête rase,
        Son corps sans pourpre et sans atour,
Ce peuple demi-nu, comme ceux qu’il écrase,
        Comme les rois avoir sa cour ;
Oui, c’est pitié de voir, à genoux sur sa trace,
        Un troupeau de tristes humains
Lui jeter chaque jour tous leurs noms à la face,
        Et ne jamais lâcher ses mains ;
D’entendre autour de lui mille bouches mielleuses,
        Souillant le nom de citoyen,
Lui dire que le sang orne des mains calleuses,
        Et que le rouge lui va bien ;
Que l’inflexible loi n’est que son vain caprice,
        Que la justice est dans son bras,
Sans craindre qu’en ses mains l’arme de la justice
        Ne soit l’arme des scélérats.