Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/36

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III


Est-ce donc un besoin de la nature humaine
        Que de toujours courber le dos ?
Faut-il du peuple aussi faire une idole vaine,
        Pour l’encenser de vains propos ?
À peine relevé faut-il qu’on se rabaisse ?
        Faut-il oublier avant tout,
Que la liberté sainte est la seule déesse
        Que l’on n’adore que debout ?
Hélas ! Nous vivons tous dans un temps de misère,
        Un temps à nul autre pareil,
Où la corruption mange et ronge sur terre
        Tout ce qu’en tire le soleil ;
Où dans le cœur humain l’égoïsme déborde,
        Où rien de bon n’y fait séjour ;
Où partout la vertu montre bientôt la corde,
        Où le héros ne l’est qu’un jour ;