Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/48

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        Cet usurpateur effronté,
Qui serra sans pitié, sous les coussins du trône,
        La gorge de la liberté ;
Ce triste et vieux forçat de la sainte-alliance
        Qui mourut sur un noir rocher,
Traînant comme un boulet l’image de la France
        Sous le bâton de l’étranger ;
Non, non, Napoléon n’est plus souillé de fanges ;
        Grâce aux flatteurs mélodieux,
Aux poëtes menteurs, aux sonneurs de louanges,
        César est mis au rang des dieux.
Son image reluit à toutes les murailles,
        Son nom, dans tous les carrefours
Résonne incessamment, comme au fort des batailles
        Il résonnait sur les tambours.
Puis de ces hauts quartiers où le peuple foisonne,
        Paris comme un vieux pèlerin,
Redescend tous les jours au pied de la colonne
        Abaisser son front souverain.
Et là, les bras chargés de palmes éphémères,