Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/63

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Regagner leur foyer en rêvant l’adultère.
Voilà, voilà pourtant l’air fétide, empesté,
Que l’art de ses rameaux verse sur la cité ;
L’air malsain que Paris, comme une odeur divine,
Vient humer chaque soir de toute sa poitrine !
Arbre impur ! On dirait que ton front dégarni
Ne porte plus au ciel qu’un feuillage jauni ;
Et que les fruits tombés de ta branche sonore,
Comme ceux qui poussaient aux arbres de Gomorrhe,
Sous la lèvre du peuple amers et tout flétris
Ne sont que cendre sèche et que germes pourris !


III


Ah ! Dans ces temps maudits, les citoyens iniques
Ne sont pas tous errants sur les places publiques ;
Ce ne sont pas toujours ces rudes affamés
Aux seins poilus, aux bras péniblement armés,
Ces pauvres ouvriers hurlant comme une meute,
Et que le ventre seul mène et pousse à l’émeute ;