Page:Barbier - Les Contes d'Hoffmann, 1881.djvu/14

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Et m’enfuis à travers les vallons et les bois !
Ses cheveux, en torsades sombres,
Sur son col élégant jetaient leurs chaudes ombres.
Ses yeux, enveloppés d’azur,
Promenaient autour d’elle un regard frais et pur !
Et, comme notre char emportait sans secousse
Nos cœurs et nos amours, sa voix vibrante et douce
Aux cieux qui l’écoutaient jetait ce chant vainqueur
Dont l’éternel écho résonne dans mon cœur !
NATHANAEL.
O bizarre cervelle !
Qui diable peins-tu là ?… Klein-Zach ?…
HOFFMANN.
Qui diable peins-tu là ?… Klein-Zach ?… Je parle d’elle !
NATHANAEL, lui touchant l’épaule.
Qui ?
HOFFMANN, sortant de son rêve.
Qui ? Non !… personne !… rien ! mon esprit se troublait !
Rien !… Et Klein-Zach vaut mieux tout difforme qu’il est !…
Quand il avait trop bu de genièvre ou de rack,
Il fallait voir flotter les deux pans de son frac
Comme des herbes dans un lac !…
Et le monstre faisait flic, flac !…
Flic, flac !
Voilà Klein-Zach !
LE CHŒUR.
Flic, flac !
Voilà Klein-Zach !
HOFFMANN, jetant son verre.
Peuh !… Cette bière est détestable !
Allumons le punch ! grisons-nous !
Et que les plus fous
Roulent sous la table !…