Scène II
Malheureuse enfant, tu m’avais promis de ne plus chanter !… Je crois toujours entendre la voix de ta mère et cela me brise le cœur. Si tu m’aimes ! ne chante plus jamais, jamais !…
Qu’exigez-vous de moi ?… Ma mère !… la plus grande cantatrice de l’Allemagne !… Ah ! ce sont tous mes rêves que vous brisez.
Je suis un égoïste, c’est vrai ! mais… c’est plus fort que moi, depuis que j’ai perdu ta mère, je ne peux plus entendre chanter une note. (Prenant un violon.) Voyons ! il faut te distraire ! veux-tu démonter un violon ? (Antonia ne répond pas.) A quoi pense-tu ? Ah ! toujours à cet Hoffmann, n’est-ce pas ? Les jeunes gens aiment vite et ils oublient de même !
Non !… il était absent lorsque vous avez quitté brusquement la maison pour me conduire à Munich. Qui sait s’il a vu nos lettres ? Je ne puis comprendre son silence, mais je suis sûre qu’il ne m’a pas oubliée.
Elle fait quelques pas pour sortir.
Tu me quittes ?
Je vais démonter ce violon.