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TOMYRIS,


Scène V.

TOMYRIS, GELONIDE.
Gelonide.


QU’avez-vous fait, Madame ? O Ciel ! quelles tempêtes
Cette horrible menace aſſemble ſur nos têtes !

Tomyris.

Hé, crois-tu que Cyrus, par un funeſte effort,
De Mandane aujourd’hui veuille avancer la mort ?
Non ; pour ſauver ſes jours il mettra bas les armes,
Et bientôt ſon départ va calmer tes allarmes.

Gelonide.

Laiſſer Mandane aux fers, ou lui ravir le jour,
Quel Arrêt pour Cyrus ! quel ſort pour ſon amour !

Tomyris.

Tu le plains ! juſtes Dieux ! Je ſuis bien plus à plaindre.

Gelonide.

Il ne tiendroit qu’à vous de n’avoir rien à craindre.

Tomyris.

Hélas !

Gelonide.

Hélas ! Juſqu’aujourd’hui la fiere ambition
Fut de votre grand cœur l’unique paſſion ;