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TRAGEDIE.

Approche du malheur de perdre ce qu’on aime ?
Que de tout autre ſort mon cœur ſoit allarmé ;
Helas ! s’il le peut croire, il n’a jamais aimé.
Mais tu prétens en vain me rendre l’eſperance ;
Je n’ai vu dans ſes yeux que de l’indifférence.
L’ingrat pour Tomyris garde tout ſon amour.
Ma Rivale triomphe ; & peut-être en ce jour…
Non, ne le ſouffrons pas. Viens ; qu’on cherche Aryante.
S’il m’aime, qu’il me ſerve au gré de mon attente.
Ah ! s’il oſe arracher Cyrus à Tomyris,
Il peut tout eſpérer ; ma main eſt à ce prix.

ACTE III.



Scène PREMIERE.

ARYANTE, ORONTE.
Oronte.


OUi, Seigneur, Tomyris m’a chargé de vous dire
Qu’à combler tous vos vœux Cyrus même conſpire.
Pour arracher Mandane aux plus funeſtes coups,
Feignant d’être infidelle, il a parlé pour vous ;