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TRAGEDIE.

Je veux bien l’oublier ; ſongeons à nous unir :
Mon fils eſt à l’Autel, hâtez-vous d’y venir.
(à Mandane)
Vous ne pouvez trop tôt répondre à sa tendreſſe.
(à Cyrus)
Vous, Seigneur, vous ſçavez quelle eſt votre promeſſe.



Scène V.

CYRUS, MANDANE.
Cyrus.


VOus allez donc combler les deſirs de ſon fils ?

Mandane.

Je tiendrai, comme vous, tout ce que j’ai promis.

Cyrus.

Je l’ai voulu, Madame, & je ne puis m’en plaindre ;
Mais puiſqu’il m’eſt permis de ne me plus contraindre,
Mon cœur, je l’avourai, ſe flatoit en ſecret,
Qu’on me perdroit du moins avec quelque regret.

Mandane.

Hé ſur quoi fondiez-vous cette vaine eſperance ?
Devois-je être fidelle après votre inconſtance ?
En me ſacrifiant vous étiez-vous flatté
Du barbare plaiſir de vous voir regretté ?
Ah ! vous jouiriez trop de votre ſacrifice ;
Et moi, je traiterois avec trop d’injuſtice