Page:Barbier - Théâtre, 1745.pdf/278

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

À MONSEIGNEUR
D’ARGENSON,
CONSEILLER
D’ÉTAT



ACcepte de ma Muſe un légitime hommage :
C’eſt à toi, d’Argenson, que je dois cet Ouvrage ;
Sans toi j’abandonnois l’empire des neuf Sœurs,
Où même nos amis deviennent nos Cenſeurs.
Par toi contre leurs traits je me vis raſſurée,
Par toi dans la carriere enfin je ſuis rentrée ;
Quel que ſoit le péril, je ne m’en repens pas.
J’ai vu quelques lauriers y croître ſous mes pas :
Tu m’en avois promis la moiſſon éclatante,
Et l’aveu du public a ſuivi ton attente.
Quelle augure pour moi que ces pleurs glorieux,
Qu’une ſimple lecture arracha de tes yeux.
Que n’attendis-je pas du ſecours du ſpectacle ?
Et que pouvois-je craindre après un tel oracle ?