N’avoient point d’autre eſpoir dans un ſi grand revers.
Il falloit que Caton pour revivre en ſa fille,
Unît un vrai Romain à ſa triſte famille.
Brutus portoit un nom formidable aux tyrans,
Un nom dont ſes vertus étoient de ſurs garans :
C’eſt par-là ſeulement qu’il m’obtint de mon pere ;
C’eſt par-là qu’il m’eſt cher : mais en vain il eſpere
De pouvoir meriter la fille de Caton,
S’il vient à démentir ſes vertus & ſon nom.
Mais pour vous meriter que voulez-vous qu’il faſſe ?
Qu’il marche ſur les pas des Heros de ſa race.
Mais, Dieux, qu’il en eſt loin ! Le tyran aujourd’hui
A-t-il d’ami plus cher, plus fidele que lui ?
Cette union, Pauline, a droit de me confondre.
Aux bontés de Céſar toujours prêt à répondre,
Il m’a preſque oubliée, & je vois chaque jour
L’amitié s’enrichir des pertes de l’amour.
Quoi, vous pouvez penſer que Brutus vous oublie !
Non, Madame, avec vous un trop beau nœud le lie ;
Et de quelque froideur dont nos yeux ſoient témoins,
Il ne faut l’imputer qu’à ſes penibles ſoins ;
Songez à quels devoirs la Préture l’engage.
S’il les veut bien remplir, qu’il oſe davantage ;