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DE CESAR.

Les Rois font vainement les images des Dieux,
Ils ne sçauroient jouir de cette paix profonde
Que goûtent dans les cieux ces arbitres du monde.
Car enfin, sont-ils bons, regnent-ils en vrais Rois ?
Il faut qu’à leurs sujets ils conforment leurs loix.
Regnent-ils en Tyrans, sont-ils inexorables ?
Sans pouvoir être heureux, ils sont des miserables.
Prend ton parti ; le trône a pour toi des appas,
Vois donc si des vrais Rois tu veux suivre les pas ;
Ou si tu veux choisir les Tyrans pour modelles.
Mais quoi ? tu cours déja sur les traces cruelles,
Ton pouvoir foible encor attente sur les cœurs,
Octavie à tes yeux gêmit de tes rigueurs,
Tu lui donnes la mort en l’appellant ta fille,
Et tu deviens Tyran jusques dans ta famille ;
Mais quelqu’un vient.



Scène 10

CESAR, ALBIN.
Albin.


SEigneur, Calpurnie en ces lieux
Vient de vous raporter la réponse des Dieux.

Cesar.

Et bien allons sçavoir ce qu’ils daignent m’aprendre ;
Puissent-ils m’inspirer quel parti je dois prendre.