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DE CESAR.

Viendroit me présenter le sacré diadême,
Et loin de m’égarer en d’injustes projets,
Je comptois tous les cœurs pour mes premiers sujets :
N’y pensons plus, le Ciel autrement en ordonne ;
Peuple, Sénat, amis, enfin tout m’abandonne :
Et sur qui me fier ? où trouver de la foi,
Lorsqu’Antoine & Brutus conspirent contre moi ?
Je les attens, mais non pour les charger d’outrages ;
Non pour briguer encor leurs indignes suffrages,
Ni pour les effrayer, ni pour les attendrir,
Je ne veux que les voir, les confondre & mourir.
Ils viennent, mon transport à leur aspect redouble :
Qu’on me laisse avec eux, & qu’aucun ne nous trouble.



Scène 4

CESAR, ANTOINE, BRUTUS.
Ils s'assoient.
Cesar.


COnsul & vous Préteur, qui tous deux dans vos mains
Tenez le sort de Rome, & celui des humains,
Si mon ordre aujourd’hui près de moi vous appelle,