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DE CESAR.

À suivre tous vos pas le Senat est fidéle.
Je vous quitte, je cours où l’amitié m’appelle ;
Je vais sans différer assembler mes amis,
Et tenir à César tout ce que j’ai promis.



Scène 6

Brutus seul.


AH ! de grace arrêtez. Mais il fuit, il me laisse.
O fatale amitié ! plus fatale promesse !
Il va perdre César, quand je veux le sauver ;
Sa main le précipite, en croyant l’élever.
Rome, amitié, devoir, quel parti dois-je suivre ?
Faut-il que César regne, ou qu’il cesse de vivre ?
Non, pour Rome & pour lui redoublons nos efforts.
Dieux ! m’auriez-vous en vain inspiré des remors ?