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DE CESAR.

Au moment qu’à vos vœux il promet son suffrage ?
C’est par votre ordre exprès qu’il vient de s’assembler.
Que dis-je ? On sçait déja ce qui peut vous troubler,
Et ceux de qui la foi pour vous est la plus pure,
Sur eux de vos soupçons prendront toute l’injure.
Du moins pour un moment montrez-vous à leurs yeux ;
Vous n’avez rien à craindre, ils sont près de ces lieux.

Brutus.

Auprès de ce Palais je sçai que l’on s’assemble,
César en peut sortir sans que pour lui je tremble :
Mais qu’il se garde bien d’entrer dans le Sénat,
Puisqu’il doit y périr par un assassinat.
Et que deviendroit Rome après ce coup funeste ?
Elle perdroit en vous le seul bien qui lui reste.
Oui, Seigneur, en vous seul tout notre espoir est mis :
Vivez, & nous bravons nos plus fiers ennemis.
Songez en quel état Rome seroit reduite,
Que de maux votre mort traîneroit à sa suite,
Si vous alliez périr par un assassinat.
Encore un coup, Seigneur, n’allez pas au Senat.

Cesar.

Ah ! c’en est trop. Après ce que je viens d’entendre,