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A SON
ALTESSE ROYALE,
MADAME



QUel deſſein eſt le mien ? puis-je, auguſte Princesse,
Vous faire un digne hommage avec tant de foibleſſe ?
Dans le juſte devoir qu’aujourd’hui je vous rens,
Connois-je tout le poids de ce que j’entreprens ?
Mais pourquoi m’alarmer, quand je vous vois vous-même,
Oubliant à nos yeux votre grandeur ſuprême ;
Recevoir tous les jours nos reſpects sans fierté,
Et laiſſer notre zéle agir en liberté. ?
C’eſt ce qui me raſſure, & je romps un ſilence,
Qui n’a fait à mon cœur que trop de violence.
O Ciel ! quel vaſte champ vient s’offrir à mes yeux !
Que ma carriere eſt belle, & mon ſort glorieux !
Je ne veux pas ici rappeller la mémoire
De ce nombre d’Ayeux, ſi vantez dans l’Hiſtoire :
Pour m’épargner ce ſoin vous les raſſemblez tous,
Et grace à vos vertus je n’admire que vous.