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PREFACE.


COrnelie, Fille de Scipion l’Africain, & mere des Gracques, a été une des plus illuſtres Dames de l’ancienne Rome. Son amour pour le peuple, ſon intrépidité dans les dangers, & ſa conſtance dans l’adverſité ont paru avec tant d’éclat durant l’un & l’autre Tribunat de ſes deux Fils, que j’ai cru ne pouvoir rien mettre ſur la Scene qui fût plus glorieux à notre ſexe.

Le ſujet ne me fourniſſoit preſque rien de lui-même, & je ne l’ai accommodé au Théâtre qu’à la faveur d’un Oracle, dont l’obſcurité fait une partie du nœud de la piéce, comme l’explication en fait le dénouement.

J’ai caractériſé mes Heros tels que Plutarque les a peints : & la foibleſſe que j’ai donnée à Gracchus depuis le commencement du premier Acte, juſqu’à la fin du ſecond, ne ſert qu’à relever davantage ſa victoire, & celle de Cornelie. J’aurois bien voulu ſauver le Tri-