Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/25

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cette circonstance. » Clive, poursuivant sa fortune, remporte plus tard la victoire de Plassey sur le nabob du Bengale ; il donne à l’empire la base de ces grandes provinces, Bengale, Bahar et Orissa.

La guerre ne tarde pas à éclater encore une fois entre la France et l’Angleterre, car la rivalité de ces deux puissances est le trait distinctif de l’histoire de l’Europe à cette époque ; l’Inde devint un de leurs champs de bataille. Cette fois nos destinées furent remises à ce Lally dont le nom éveille en nous de douloureux souvenirs. Descendant d’une de ces familles irlandaises que leur fidélité aux Stuarts conduisit parmi nous ; soldat dès l’enfance, Lally ne manquait nullement de talents militaires ; le maréchal de Saxe le comptait au nombre de ses meilleurs lieutenants. Mais ce n’était pas tout que d’ignorer les mœurs, les lois, les intérêts, la politique de l’Inde ; il s’obstina de plus à fermer l’oreille à ceux qui tentaient de les lui enseigner. Ses fautes deviennent bientôt incalculables ; la violence de son caractère, ses emportements multipliés achèvent de les rendre irréparables, en lui faisant des ennemis de tous ceux qui lui obéissent. Toute l’impétuosité de sa bravoure ne peut lutter contre la multitude d’obstacles que fait naître à chaque pas son malheureux caractère. Pour comble de malheur, il a pour adversaire sir Eyre Coote, homme