Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/26

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froid, résolu, un caractère modéré, et qui exerce sur tout ce qui l’entoure une grande influence. Habile à profiter des fautes de l’ennemi, ce dernier remporte une victoire décisive à Wandeswah, et bientôt venge l’injure de Madras en arborant sur les murs de Pondichéry le drapeau anglais. Triste page de notre histoire que celle où s’écrit le nom de Louis XV ! Dans toutes les parties du monde la fortune est contre nous. Le Canada nous échappe, nous perdons nos établissements d’Afrique, l’Inde voit se consommer notre ruine. En Europe, nos armées sont battues, nos flottes dispersées. Les puissances du Nord se partagent, sous nos yeux indifférents, le cadavre de la Pologne égorgée. Pendant ce temps les dernières splendeurs de la monarchie de Louis XIV achèvent de s’éteindre sous les honteux ombrages du Parc aux Cerfs.

Après la chute de Pondichéry, l’empire de Mysore devint l’ennemi le plus redoutable des Anglais. D’abord simple soldat dans les troupes de Mysore, Hyder-Ali, promptement parvenu aux premiers grades de la milice, venait de succéder à l’autorité du rajah. Il avait ajouté d’importantes conquêtes à l’ancien État de Mysore. À vrai dire, il n’était pas seulement le souverain, mais dans toute la force du terme, le créateur de cet État de formation récente. Nous assistons ici, en effet, à un phénomène