Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/30

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n’égalait sa dextérité à se mouvoir dans le labyrinthe compliqué de la politique orientale ; il opprimait beaucoup moins ses sujets que les autres princes ses contemporains, tout en sachant tirer meilleur parti de leurs ressources ; enfin, il eut encore comme un pressentiment du grand art de la guerre moderne. Aucun général ne posséda mieux le secret de dérober ses mouvements à l’ennemi, d’être toujours là où il n’était pas attendu, de se trouver le plus fort sur tel point donné. Il fut vaincu en définitive ; mais c’est que la toute-puissance de la discipline et de l’organisation, c’est-à-dire de la civilisation, se trouvait du côte de ses adversaires ; or, la civilisation, c’est le génie de l’humanité elle-même, contre lequel ne saurait prévaloir le génie d’un seul homme. Supposons pour un moment qu’un art merveilleux ait trouvé le moyen d’animer, de mettre en mouvement par un moyen quelconque, la vapeur par exemple, une forteresse tout entière : que pourrait dans ce cas tout l’art des César, des Frédéric ou des Napoléon ? Eh bien ! telle est, jusqu’à un certain point, la situation de nos troupes européennes au milieu des armées de l’Asie ou de l’Afrique. Voyez ce régiment, il se forme en carré, se ploie en colonne, s’étend en ligne, avec un ensemble, une unit qui en font comme un seul être d’une force et d’une puissance supérieure à ceux