Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/38

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pour ainsi dire en lui, n’a foi en lui, qu’à la condition d’anéantir tout droit, qu’à la condition de ne reconnaître que lui, de ne relever d’aucun autre. Dans l’Inde, c’est tout le contraire : c’est le fait qui pour ainsi dire s’effraie de lui, qui a besoin d’un droit supérieur dont il se croie découlé, dont il soit pour ainsi dire engendré, où il puise sa consécration à ses propres yeux. La mairie du palais, en un mot, non l’usurpation, c’est là le but suprême des ambitieux de l’Inde. Le rôle de Pépin ne leur inspire aucune tentation d’en sortir.

Après la chute de Mysore, les Mahrattes demeurèrent les seuls en état de disputer aux Anglais l’empire de l’Inde. Déjà plusieurs fois ils avaient rencontré l’Angleterre sur de nombreux champs de bataille, lorsqu’une première guerre avec Wellesley acheva de les affaiblir. Ils se virent dépouillés d’une partie de leur territoire, privés de plusieurs de leurs alliances, forcés de recevoir dans les murs de leurs principales villes une garnison anglaise. Mais sous la domination étrangère, l’esprit de nationalité se conserva. Un sourd mécontentement germa dans tous les esprits, n’attendant pour éclater qu’une occasion qui ne pouvait tarder, qui bientôt en effet se présenta. Des bandes d’aventuriers, connus sous le nom de Pindarries, ravageaient l’Inde en tout sens. Sans lien, sans consistance,