Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/51

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comment une erreur de la géographie ancienne lui faisait supposer plus à l’est qu’elles ne le sont réellement les dernières terres orientales alors connues ; il conçut le projet, grâce à sa foi sublime en la science qui lui enseignait la rotondité de la terre, d’atteindre ces extrémités de l’Orient par l’Occident. On sait la suite de l’aventure, et comment l’Amérique vint lui barrer le passage. L’Europe, après y avoir déposé le germe de cette civilisation puissante que nous voyons s’y développer, poursuivit et acheva le projet de Christophe ; Magellan atteignit l’Inde en traversant le grand Océan. Alors ce voile mystérieux qui nous dérobait l’Orient se trouva soulevé, déchiré de toutes parts. Ce but de tant de tentatives, d’efforts renouvelés pendant des siècles, fut atteint de trois côtés à la fois ; Venise, Vasco de Gama et Christophe Colomb y conduisant par trois voies diverses le génie inquiet de l’Europe.

L’Angleterre continue, dans le siècle dernier, la grande œuvre de Venise, de Gama, de Christophe. Grâce à la persévérance et aux succès de ses efforts, l’Europe domine en ce moment la portion la plus intéressante de l’Orient. La providence lui a remis la direction et le mouvement qui dans la destinée du monde poussent l’Occident vers l’Orient ; elle lui en a donné le soin exclusif. Mais nul