Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/76

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Syrie la plupart des marchandises qu’ils achetaient en Asie pour les revendre en Europe ; elle était grande, riche, bien fortifiée. Albuquerque ne put s’en emparer ; il se contenta de ravager les côtes et les villes voisines, et d’imposer un tribut au souverain de la contrée. Plus tard, ayant su se procurer l’appui d’un ministre favori, il lui suffit pour cette conquête importante d’une simple démonstration de force. L’État fut envahi avant que le roi eût songé à se mettre en défense. Albuquerque s’établit solidement dans la ville et emmena les deux fils du roi en otage ; il imposa à ce dernier un tribut, mais consentit à lui laisser une souveraineté nominale. Ce fut le dernier exploit du conquérant ; Albuquerque donna le reste de son temps aux soins d’administration intérieure, au rétablissement de la discipline qui s’était relâchée dans l’armée et sur les escadres portugaises, et ne sortit plus de Goa, où il termina sa carrière vers la fin de 1515. Ce grand homme, demeuré pauvre au milieu des richesses de l’Orient, mourut dans la disgrâce de son souverain, auprès duquel on l’avait calomnié.

Albuquerque avait rencontré à Malacca des marchands et des voyageurs chinois ; ceux-ci lui donnèrent des détails sur la puissance, l’étendue, la richesse de l’empire du milieu. Albuquerque forma le dessein d’aller vérifier par ses propres yeux tout ce qu’il entendait dire ; en attendant qu’il pût exécuter ce projet, il se hâta de communiquer ces ren-