Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/85

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contempler cette escadre. La reine laissant à peine passer quelques jours pour sauver les apparences à l’égard de la cour d’Espagne qui se plaignait des déprédations des Anglais pendant l’expédition, fut de sa personne rendre visite au vaisseau monté par Drake. Elle lui conféra la chevalerie, et voulut bien accepter un divertissement à son bord. On fit un recueil fort volumineux des odes, sonnets, poésies diverses composées à cette occasion.

L’ardeur ou plutôt la passion des Anglais pour les expéditions maritimes se trouvant ainsi éveillée, un grand nombre de personnes de rang et de distinction descendirent à l’envi dans la carrière. Des hommes portant des noms déjà illustres, le comte de Cumberland, le comte d’Essex, sir Richard Greenville, équipèrent des escadres à leurs frais et firent voile vers différents points du globe. Dans ces entreprises diverses il est bon de distinguer entre toutes celles de Thomas Cavendish. À la tête de trois vaisseaux, l’un de 160, l’autre de 140 tonneaux, un autre de 40 ; avec des vivres pour deux ans et un équipage de 126 hommes, officiers et matelots, dont la plupart avaient fait partie de la fameuse expédition de Drake, Thomas Cavendish mit à la voile de Plymouth le 21 juillet 1586. Il passa le détroit de Magellan, pilla les établissements espagnols de l’Amérique méridionale, s’empara de quelques vaisseaux de la même nation, se lança sur l’océan Pacifique, et le premier parmi les Anglais ouvrit des relations com-