Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/92

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chands, Richard Allot et Thomas Broomfield. Ralph Fitcht a laissé le récit de son voyage. Après avoir séjourné à la cour de l’empereur, alors le fameux Akbar, pendant plusieurs années, il semble n’en avoir obtenu aucun privilège. John Mildenhall fut plus heureux : parti de Londres en 1599, il se rendit d’Alep, à travers la Perse, auprès du grand Mogol, qui tenait sa cour à Agra ; il offrit à l’empereur un présent de vingt-neuf beaux chevaux et lui présenta les lettres d’Elisabeth. Les chevaux et les lettres furent bien reçus ; toutefois Mildenhall ne put d’abord rien obtenir : des jésuites italiens, en grande faveur à la cour, lui étaient opposés ; et d’ailleurs il ignorait la langue du pays, ce qui lui rendait toute négociation difficile. Il ne se découragea pourtant pas ; à l’aide d’un travail opiniâtre, il se rendit maître de la langue persane, et à force d’assiduités sut gagner les bonnes grâces de l’empereur. Il en obtint alors des firmans qui autorisaient ses compatriotes à commercer librement dans toutes les villes et les ports de l’Inde. Ces firmans ne sont pas venus jusqu’à nous.

Peu de temps après le départ de Mildenhall, les souscripteurs du capital destiné au commerce du Levant avaient redoublé leurs instances auprès d’Elisabeth ; le ministère leur accorda enfin l’autorisation de tenter un voyage dans l’Inde. L’expédition de la patente, ou charte, qui devait constituer la compagnie, long-temps différée, fut publiée pourtant avant le départ de l’expédition. Cette