Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/193

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nature même de l’objet en question, fut enfin conclu.

Sir Georges Barlow, comme nous l’avons dit, dans son empressement à conclure la paix, avait retiré la protection anglaise aux petits chefs du midi de la Suttlège. Runjeet-Sing, rajah de Lahore, toujours aux aguets des moyens d’étendre son pouvoir, profita de cette résolution de sir Georges pour intervenir par deux fois dans les querelles de ces chefs. Il les contraignit d’accepter son arbitrage. D’abord cette conduite ne fut pas remarquée ; mais bientôt lord Minto ne put se dissimuler qu’elle était chez Runjeet-Sing le résultat d’un plan arrêté. En conséquence, il résolut de s’opposer aux progrès ultérieurs de cette politique. Runjeet-Sing, en se mêlant aux affaires de ces petits princes seicks du midi de la Suttlège, ne pouvait manquer de demeurer en définitive maître de leurs États, ce qui le mettrait en contact avec la domination anglaise. Lord Minto crut plus profitable d’étendre la protection anglaise sur ces petits princes, et de les maintenir comme une barrière entre le rajah et les Anglais. Lord Minto assembla en conséquence un corps de troupes considérable sur la frontière. Dans le premier moment, le rajah parut décidé à tenter la fortune des armes ; mais presque immédiatement il fit au contraire un mouvement rétrograde. Le corps principal de l’armée anglaise retourna dans ses cantonnements. Sir David Ochterlony, à la tête d’un détachement, continua d’occuper une position permanente