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L’ORGANISATION FÉMININE À L’ÉGARD DE LA MUSIQUE

pour se diriger elle-même vers les exécutions transcendantes, lui manque encore plus pour diriger autrui, et, insuffisamment armée pour traduire, comment réussirait-elle à créer des œuvres durables ? Tant qu’elle ne pratiquera pas le travail intellectuel, elle ne pourra atteindre à un état mental, répondant aux exigences de la musique, car c’est ce travail qui lui manque, c’est la patience, c’est la clairvoyance, c’est l’habitude d’analyses abstraites, d’études absorbantes mais stimulantes, et susceptibles de développer des facultés négligées ; il lui manque aussi le dédain des succès faciles, la sévérité pour se juger, la volonté de se dépasser, l’application constante vers un idéal supérieur.