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V

Maître et Élève


Avec César Franck, Holmès travailla la composition. On est autorisé à penser que dans la hâte de produire, poussée par la tyrannique inspiration, notre jeune impatiente n’approfondit pas ses études ainsi qu’il l’eût fallu. Rien de la science de l’auteur de Rédemption n’apparaît chez l’auteur de la Montagne noire, et Holmès, qui professait un culte pour son maître, n’en subit l’influence ni dans le style ni dans la forme. Il est même curieux de constater que sa musique, en quelques passages inspirés de divers compositeurs, ne contient aucune réminiscence de Franck. Le tempérament de l’élève était d’ailleurs le plus opposé qu’on puisse mettre en regard avec celui de l’illustre Maître belge ; on se demande même si cet écart extrême, entre des tendances naturelles et une direction inspirée de principes tout différents, ne desservit pas Augusta Holmès. À tort on s’imagine réprimer certains défauts en les combattant par le maximum de qualités contraires ; de trop loin on ne peut s’entendre ; d’une discussion entre personnes ne parlant pas la même langue, il ne résulte jamais un accord bien net ; les concessions et éclaircis-