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XXI

« Lutèce »


Cette « symphonie dramatique » fut couronnée au concours de la Ville de Paris ; elle comprend trois parties pour soli ; chœurs et orchestre. C’est, à mon avis, la plus correcte et agréable composition de longue haleine à l’actif d’Augusta d’Holmès.

1re partie. « L’aube naît, les grands bois s’emplissent de murmures — Entre les durs roseaux de la brume émergeant — Le fleuve gris strié de sillages d’argent — Jette à l’ombre qui fuit comme un reflet d’armure : C’est la Seine et voilà Lutèce ! les voilà les huttes à la porte unique étroite et basse, les filets suspendus et les épieux de chasse. — Éveille-toi, voici le jour ; les bois, les champs vont retentir de cris, de rires et de chants ! Car le soleil jaillit ! »

Ce tableau est exposé par le récitant, il a été précédé, à l’orchestre, d’appels belliqueux de trompettes. Au cours de tout l’ouvrage, on retrouvera ces appels, et aussi l’espèce de réponse lugubre, s’opposant, impressionnante comme un glas, au fiévreux entrain des batailles. À ce bref prélude et au récit, succède un chœur plein de fraîcheur et de grâce. De courtes phrases, annonçant l’aurore, se posent sur une har-