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surtout avec le monarque préexistant auquel on avait affaire. Aussi retrouve-t-on dans le Condorcet de 1789, comme dans la Constituante dont il a tracé l’œuvre d’avance, le manque de logique que j’ai déjà eu occasion de relever dans celle-ci, mais ce défaut de logique (très réel au point de vue monarchique) décèle, dans l’un comme dans l’autre, des tendances secrètes qui conduisaient dès lors à la république, à laquelle personne ne songeait en ce moment, et, sous ce rapport, il est vrai de dire que nul publiciste n’en a été davantage le précurseur avant d’en être le coopérateur. C’est pourquoi aussi, quand la république prit enfin la place de la monarchie écroulée, aucun des législateurs qui prirent part à ce changement, et travaillèrent à constituer le régime républicain, aucun, plus que Condorcet, ne dût se trouver réellement conséquent avec tous ses principes antérieurs et mieux en harmonie avec lui-même.

Mais n’anticipons pas sur la suite des tableaux que nous avons à dérouler et voyons d’abord quelles idées professait Condorcet en 1789.

Manque la page 2 de la deuxième leçon.

Mais Condorcet ne se borne à demander que l’on fonde le nouvel édifice qu’il s’agit d’établir, sur les bases qu’il indique dans les Instructions à donner aux députés des États généraux, il exprime aussi le vœu, dans ses Idées sur le despotisme, que les droits naturels de l’homme, sur lesquels s’appuient à leur tour ceux de la nation, soient exposés dans une déclaration solennelle, analogue à celle de l’État de Virginie du 1er juin 1776, et des autres États d’Amérique qui ont suivi le même exemple, mais plus étendue et plus rationnelle — et que