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AVANT-PROPOS





Il y a quelques années, un certain nombre de personnes, désireuses de voir inaugurer à Genève un enseignement populaire de la morale philosophique, m’engagèrent à consacrer à cette œuvre un de ces cours publics du soir qui se donnent chaque hiver dans la salle du Grand-Conseil. Comme j’ai toujours pensé que, de toutes les parties de la philosophie, la morale est celle qui se prête le mieux à un enseignement de ce genre, et comme je crois que là est aujourd’hui notre principale ancre de salut, j’accédai de grand cœur à la demande qui m’était faite. Seulement, pour rendre mes leçons plus directement pratiques, j’allai droit à ce que nous appelons dans l’école la morale appliquée ; et, supposant les principes fondamentaux établis (ils le sont en effet dans la conscience de chacun), je les poursuivis dans leur application à la démocratie, c’est-à-dire à l’état actuel de la société. Je puis dire que le succès répondit pleinement à cet essai. Ces leçons populaires de morale philosophique, ces sermons laïques, comme on pourrait les appeler justement, ne furent pas suivis avec moins d’intérêt que mes précédents cours de l’Hôtel de ville : Les Martyrs de la libre pensée (1862), Napoléon et son