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XI
DÉDICACE

pare de votre nom, parce qu’il évoque entre tous cette sorte de goût français et de génie critique que les siècles de Paris ont raffiné et qui, distribué aux provinces, resserre l’unité du pays.

Ainsi je vous offre, mon cher ami, ce tome deuxième du « Roman de l’Énergie nationale » pour éclairer avec vous les titres du mouvement que nous servons, et pour reconnaître les phrases d’une beauté inoubliable, qu’au fond de Port-Royal-des-Champs, en avril 1899, vous avez déroulées à la gloire de Racine. Gloire odorante, fleur que seule la tradition française peut soutenir, et qui ne sera plus respirée, si nous laissons des étrangers substituer leurs vérités propres à nos sentiments naturels, car une civilisation, c’est un rapport des qualités et des défauts, et l’on risque de ruiner plus de choses qu’on n’aurait voulu, en contredisant, fût-ce avec la meilleure apparence de raison, cet instinct national auquel se soumet votre ami dévoué et votre admirateur

MAURICE BARRÈS.