Angleterre, en Italie, les classes populaires, le peuple des paroisses, presque entièrement privé de droits politiques, se souleva contre ces familles souveraines. Au début du quinzième siècle, les boucliers prirent la tête de rébellions qui parfois eurent du succès. Néanmoins, la République traversait des périodes si prospères qu’un proverbe allemand disait : « Si Francfort m’appartenait, je le dépenserais à Metz. » Au seizième siècle, les mouvements qui constituaient les grands empires inquiétèrent la cité. Un parti proposa l’expédient d’accepter la Réforme et d’exproprier le clergé. Ces ressources auraient-elles suffi à garantir l’indépendance ? Metz, placée sur une orbite dont la France et l’Allemagne forment les foyers, n’eût-elle pas été entraînée par son protestantisme dans l’Allemagne ?
Le parti catholique s’orientait vers la famille de
Valois. Le cardinal de Lenoncourt, évêque et par là
légitime souverain de la ville d’après des droits en
sommeil depuis trois siècles, disposa une partie des
habitants. Les paraiges livrèrent la ville et furent
eux-mêmes, avec Lenoncourt, mis de côté, joués par
les Français. (Cession solennelle, 8 janvier 1556.) Un
témoin, le maréchal de Vieille-Ville, a décrit les
Messins « pleins de rage d’être ainsi forcés dans leur
liberté publique, pour le recouvrement de laquelle ils
eussent hasardé leurs âmes tant s’en faut qu’ils y
eussent épargné leur propre vie ». Ainsi mourut la
République messine qui s’était fondée et maintenue
indépendante de la France, de l’Allemagne et du
pouvoir religieux. Les Messins, qui excellaient dans
la guerre et la diplomatie, mais qui manquaient d’art,
s’accommodèrent rapidement de figurer dans une