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LEURS FIGURES

« Il y en a eu certainement de la part du mort, mais aussi de la part des gens du Panama, de Cottu, etc. Moi seul, je puis juger de cela. Parfois il me semble qu’une entrevue avec le gouvernement serait bien utile pour lui, à moins qu’il ne soit trop tard et que les révélations des gens du Panama, de Cottu, etc. Moi seul, je puis juger de tout, je sauverais bien des choses. Et vrai ! les accusateurs ne valent pas les accusés. »

Le ministre de l’intérieur, immédiatement, dans la matinée du 26 décembre, dépêchait à Arton un négociateur. L’agent Dupas passait avec Arton trois jours et une nuit à l’Albergo délia Luna, à Venise. À cette époque Arton n’était poursuivi que pour ses détournements au préjudice de la société « La Dynamite ».

— Les ennemis du gouvernement m’offrent un million, disait-il à Dupas, mais rassurez-vous : je refuse. Ne pourrait-on me trouver un homme politique qui, se voyant sauvé par mon silence et par la déposition que je suis prêt à faire, me prête cent mille francs pour désintéresser « La Dynamite » ?

Les plus hauts seigneurs du régime, ceux qui disent avec Floquet : « Nous sommes la noblesse républicaine », subissaient le chantage secret de Cornelius et d’Arton, en même temps que sur la place publique les journaux, la Commission d’en-