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LETTRE DE SAINT-PHLIN

conditions qui formèrent et maintinrent son espèce durant des siècles. Je serai bien heureux si je puis seulement en rapprocher les esprits, la faire « prendre en considération », Je présente aux Chambres ma très modeste proposition de la même manière qu’on leur demande parfois d’inscrire au budget une centaine de francs ou de réduire un chapitre d’une somme insignifiante, « à titre d’indication ».

« Au reste, je ne songe pas à me substituer aux spécialistes de la pédagogie. Je leur signale qu’ils obtiendront un plus beau rendement, s’ils tiennent compte (puisqu’aussi bien on ne saurait donner à un élève que ce qu’il possède) des qualités de race, des dispositions locales, de toute l’hérédité qu’ils doivent éveiller et façonner dans leurs écoles. Mais c’est à eux de connaître les moyens. Et même je ne me fie dans aucune disposition formelle des programmes : les plus sages règlements demeureront impuissants si un esprit ne vient pas animer l’ensemble des études. Il y faut les inspirations de l’amour, de l’amour pour la terre et pour les morts. Nul manuel d’histoire locale ne suppléerait chez les instituteurs certain sentiment de vénération qui, sensible à chaque minute de leur enseignement, saura seul éveiller chez l’enfant la génialité de la race.

« Peut-on calculer dans quelle mesure Bouteiller nous atrophia pour avoir marqué si peu de