Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/252

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Les deux femmes suivies d’Asmus vont s’asseoir au bas de l’immense nef toute tendue de noir. Au milieu s’élève et flamboie le catafalque chargé de fleurs. Quinze cents personnes ont répondu à l’appel : des hommes de toutes les conditions et même quelques juifs menés par le sentiment le plus respectable ; des femmes en grand nombre, uniformément vêtues de deuil ; beaucoup d’enfants, pauvres ou riches, qui bâillent mais n’oublieront pas : tout l’excellent, toute l’âme de Metz prête à se laisser soulever.

Pour ces Messins, depuis trente-sept ans, il n’est pas de meilleur plaisir que de dresser les monuments du souvenir sur tous les plateaux du pays, ni de souci plus jaloux que de protéger leur cathédrale.