Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/255

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sons mémoire des soldats français tombés dans les batailles sous Metz. »

Cette formule consacrée est soutenue, appuyée, doublée du vœu pressant de toute l’assemblée. Véritable évocation ! Les morts se lèvent de leurs sillons ; ils accourent des tragiques plateaux, de Borny, Gravelotte, Saint-Privat, Servigny, Peltre et Ladonchamp… On les accueille avec vénération. Ils ont défendu la cité et la protègent encore ; leur mémoire empêche qu’on méprise Metz.

La présence de ces ombres tutélaires dispose chacun à se remémorer l’histoire de son foyer. Celui-ci songe à ses parents, dont la vieillesse fut désolée ; cet autre à ses fils partis ; cet autre encore à sa fortune diminuée. Et le chef de famille,