Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/257

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grande idée la commande, c’est qu’ils ressusciteront un jour… Honorons leurs reliques, puisqu’elles revivront ; conduisons-nous de manière à leur plaire, puis qu’ils nous surveillent, et sachons qu’il dépend de nous d’abréger leurs peines.

Ces vieilles croyances communiquent à tout l’office des morts son caractère de tristesse douce et de mélancolie mêlée d’espérance. Une musique s’insinue dans les cœurs. Des appels incessants s’élèvent pour que des êtres chers obtiennent leur sommeil. Les traits rapides et pénétrants que le moyen âge appelait les larmes des saints, et ces vieilles cantilènes, qui faisaient pleurer Jean-Jacques à Saint Sulpice, n’ont rien perdu de leur puissance pour détendre