Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/69

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la fontaine emplissant le seau des servantes, pour les ébats des gamins et même pour l’aboiement des bons chiens autour de leur maître. Il s’exerçait à reconnaître le martèlement discipliné du pas germain ou le glissement plus libre des indigènes. Il écoutait sans impatience, à travers la cloison, le bruit régulier de la machine à coudre des dames Baudoche, et multipliait les occasions de frapper à leur porte, de leur demander un objet, un petit service.

– Qu’il est indiscret ! pensait la vieille dame.

Mais elle mettait son amour-propre de ménagère à ce qu’il ne manquât de rien, cependant que la jeune Colette disait avec bonne grâce les bonjours et les bonsoirs classiques.