Page:Barrès - La Colline inspirée, 1913.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il le brise en effet et le mange avec courage, mais avec une extrême répugnance. Lorsqu’il l’avale, il en est comme malade. Il prend le calice et le regarde avec horreur ; il y voit toutes sortes de reptiles. Il supplie le ciel de ne pas le contraindre à le boire. Il demande qu’au moins il ne voie pas les horreurs qu’il renferme et qu’alors il le boira. Il hésite quelques secondes, puis il boit comme on fait pour la plus répugnante médecine. Il jette alors le calice et tombe quasi mort, piqué par le serpent qui se cachait au fond…

Quelques minutes s’écoulent, chacun se lève et, sur un signe des Pontifes, tous s’approchent de l’autel. Ils y contemplent avec émerveillement un semis d’hosties, d’hosties miraculeuses décorées de cœurs roses, d’où sortent des flammes et des majuscules A. M. qui signifient « Aimer Marie ».

L’office se termina par un De profondis avec Requiem sur la Rome administrative.

On se retrouva le soir pour l’agape. Comme Vintras se faisait un peu attendre, Léopold en profita pour adresser des observations à Bibi Cholion et à la mère Munier.

— Bonne Mère, et vous, Bibi, hier au soir, avant la cérémonie, vous n’étiez pas