Page:Barrès - La Colline inspirée, 1913.djvu/209

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qu’il ne pouvait pas parler parce que la sueur lui découlait d’une manière extraordinaire et qu’il tombait de fatigue.

Ce n’est qu’un quart d’heure après qu’il se rendit à l’assurance que lui donna toute l’assemblée, et sœur Lazarine la première, qu’il avait parlé, et même surnaturellement.

Le lendemain, qui était la troisième et dernière journée de ces fêtes, Thérèse, suivie des quatre religieuses et des zélatrices, présenta à l’autel un pain magnifique. L’Organe ayant saisi un couteau, dont il déclara que c’était un glaive, invita les cinq religieuses à l’enfoncer dans la miche.

— Réjouissez-vous, mes filles, leur dit-il, car cet acte rituel efface toutes les humiliations de la femme et la rétablit dans ses droits originels. Réjouissez-vous, et moi, pendant ce temps, j’irai m’entretenir avec Dieu.

Alors l’extase le prit et il discourut sous l’influence de l’Esprit.

— Pauvres femmes, pauvres prêtres ! C’est mon cœur qui vous parle. Ah ! je voudrais que mes paroles s’élevassent comme un cantique. Pauvres femmes, je les vois dans leur ministère si peu comprises, si chétives. Je crois voir une Marie Salomé, une Marie