Page:Barrès - La Colline inspirée, 1913.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de s’en aller d’ici, et sœur Thérèse, ne le voyez-vous pas, a des raisons pour ne plus demeurer longtemps avec nous.

Quirin ne répondit rien. Il restait assis dans le fond de la pièce, la tête entre ses mains. Et la sœur, en se penchant sur lui, vit qu’il était épouvanté de ces paroles raisonnables. Elle reprit :

— Je vous ai obéi. Je vous ai dit ce que je voyais et ce que je croyais. Quoi que vous décidiez, je suis prête à demeurer ici ou bien à partir avec vous.

Au petit jour, Quirin, sans faire d’adieux à personne, se glissa hors du couvent avec la religieuse. Un sac de nuit sur le dos, qui contenait un calice et quelques effets, il se mit en route vers la Bourgogne, se rendant chez monsieur Madrolles, celui qu’à Bosserville le bon père Magloire avait appelé le Jérémie de la France.

Tous les coqs de la colline chantaient quand Léopold apprit ce reniement de saint Pierre… Le jour terrible était arrivé : le jour de ténèbres, le jour de la descente au tombeau ! Encore quelques minutes et il faudrait quitter le couvent pour toujours…

L’huissier vint interrompre cette méditation. Son arrivée matinale épouvanta les