Page:Barrès - La Colline inspirée, 1913.djvu/327

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Jamais il n’éprouvait de résistance et tout se passait comme si le moribond avait été un paroissien ordinaire. Mais un prêtre hérétique et qu’il faut ramener dans la communion de l’Église ! L’Oblat ne méconnaît pas la difficulté ; seulement il compte sur la Providence pour l’assister, cette fois encore, comme elle n’a jamais cessé de le faire depuis son arrivée sur la colline. Grâce au ciel, toutes les positions des Baillard n’ont-elles pas été successivement emportées ? Le couvent vient de leur être repris sans espoir de retour ; ils sont bannis de leur forteresse d’Étreval ; Quirin a fait défection. L’extrémité où se trouve François, c’est une nouvelle étape dans la voie que la Providence a marquée au Père Aubry, et qui est d’installer son ordre dans l’ancienne demeure des Tiercelins. C’est pour la gloire de Dieu et pour la grandeur de l’Institut des Oblats de Marie qu’il demande de surmonter l’endurcissement de François. Il se rappelle, comme un heureux présage, la faveur qu’il a reçue du ciel, le jour déjà lointain de son arrivée, quand il a recueilli dans ses bras un mendiant moribond. Il va assainir, purifier l’âme d’un mourant, quoi de plus simple ! C’est jeter du chlore dans une maison où vient de s’achever une maladie infectieuse. Ainsi raisonne le