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le jardin de bérénice

le jeune homme qui n’est plus lui a laissé de passion ce qu’en peut contenir un cœur de femme, et cette passion, loin de s’évaporer avec le temps, se concentre dans la souffrance. La mort, qui a clos les yeux aimés où se penchait Bérénice, seule aussi pourra dissiper le vertige que cette enfant y prit. Ainsi, remplie d’un grand amour, elle ne demande à mon amitié d’autre passion, d’autre caresse qu’une tendre curiosité pour le bonheur qu’elle pleure.

Or moi-même, dans ma dispersion d’âme, je ne puis mieux me servir qu’en me faisant le collaborateur de ces sentiments de nature. Cette sympathie trouble de Bérénice pour sa race, pour