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le jardin de bérénice

leur désir un regret, mais qui est en réalité le degré supérieur au leur dans l’échelle des êtres. C’est la même excitation qui nous poussait, toi et moi, Simon, à passer d’une perception à une autre. Oui, cette force qui s’agite en nos veines, ce moi absolu qui tend à sourdre dans le moi déplorable que je suis, cette inquiétude perpétuelle qui est la condition de notre perpétuel devenir, ils la connaissent comme nous, les humbles compagnons que promène Bérénice sur la lande. En chacun est un être supérieur qui veut se réaliser.

La tristesse de tous ces êtres privés de la beauté qu’ils désirent, et aussi leur courage à la poursuivre les parent d’un