Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/223

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
215
le jardin de bérénice
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

plein de mon sujet, combien je suis heureux de dévêtir auprès d’elle mon personnage habituel d’indifférence et d’impertinence pour être irréfléchi. Si tu savais combien j’aime les naïfs, ceux qui me disent des choses dont j’aurais soin de rire s’il fallait les énoncer moi-même. As-tu jamais soupçonné que ma sécheresse n’était que du dégoût pour le manque de désintéressement que je vois partout et pour la frivolité. Mais ceux qui ne raillent jamais, les gobeurs, si tu savais comme je les aime, ceux-là ! Si tu savais comme je me sens le frère des petites filles qui, avec une grande fortune, de beaux cheveux et connaissant déjà le monde, entrent au couvent.