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le jardin de bérénice

me frôle en tombant ; je note, pour l’éviter, le toit d’où elle glissa, je me soigne si elle m’a blessé ; en aucun cas, je ne m’attarde à m’en faire une opinion sentimentale. Seulement j’ai à l’égard des tuiles possibles une continuelle méfiance, à laquelle je donne une allure de déférence. Un homme fort distingué, employé d’une grande administration, disait : « Je salue les huissiers le premier, pour être sûr qu’ils me salueront. » — « Moi aussi », lui répondis-je. Comme je ne suis employé d’aucune administration, il crut que je ne l’avais pas écouté. Mais en réalité que de fois je consulte des niais, simplement pour éviter qu’ils me conseillent ou me désapprouvent !